Une pionnière au service des arrivants et de notre société
C’est un film et non un portrait qui pourrait vous donner la mesure de cette femme exceptionnelle qui consacre sa vie aux nouveaux arrivants. Gliceria Acosta crée tous les jours les fils avec lesquels se tissent les liens les plus solides reliant les Québécois des nouvelles générations aux fondements principaux de la vie économique, culturelle, politique et sociale de chez nous. Depuis vingt ans, depuis qu’elle a créé et qu’elle préside aux destinées de ce qui fut Alliance Panaméricaine et désormais connue sous le nom de ALPA Accueil Liaison Pour Arrivants, Madame Gliceria Acosta est au cœur des dynamiques urbaines de l’intégration des personnes de toutes origines. Elle coordonne et anime avec une énergie phénoménale une équipe de quinze intervenants professionnels et offre une panoplie de services qui se quantifie à environ 80 000 actes par an (en 2001) destinés à des individus ou à des groupes d’immigrants.
Une véritable histoire de vie, instructive, source de réflexion et d’inspiration qui se résume ainsi : Née à Cuba, Gliceria Acosta est arrivée aux États-Unis comme réfugiée dès l’âge de 17 ans. Devenue missionnaire de l’Immaculée Conception, elle a vécu avec les pauvres en Amérique Latine, spécialement au Guatemala. Ce pays l’a accueilli comme citoyenne et elle a pu y fonder un centre pour personnes démunies, une coopérative d’habitation, des écoles. Suite à la guerre civile, qui faisait rage à cette époque, elle a dû quitter le Guatemala, car sa communauté craignait pour elle et ses compagnes, étant donné les désordres politiques qui sévissaient là-bas. Arrivée au Québec, Madame Acosta s’inscrit à l’Université de Montréal et y terminera un certificat en pastorale. C’est au cours de ce certificat que Madame Acosta fait un stage dans un organisme montréalais d’aide aux réfugiés et constate la misère immense et les besoins de la communauté de réfugiés arrivant de l’Amérique centrale. Avec un petit groupe d’amis et amies germe alors l’idée de mettre sur pied un centre d’aide. En 1982, elle ouvrira les portes d’un organisme communautaire qu’elle baptisera ALPA (Alliance panaméricaine). Avec de maigres ressources, beaucoup de travail et surtout beaucoup d’amour pour les plus pauvres de la société, ALPA deviendra, au cours des ans, un des plus gros organisme montréalais pour personnes immigrantes.
Femme de parole, Gliceria Acosta a le verbe des êtres dont la pureté de motivation, la générosité, le dévouement et l’esprit de partage, de solidarité sans équivoque. Sa motivation profonde : D’aider les nouveaux arrivants à se tracer un chemin pour s’intégrer et s’adapter à leur société d’accueil; de regrouper des citoyens de toutes provenances et les inviter à travailler ensemble à la recherche de solutions communes pour le mieux être de la société. Un choix politique? Non, un simple choix d’amour!
Ses réalisations sont quotidiennes, sa vie démontre par elle-même combien elle est fidèle à sa foi et à ses convictions essentielles : Je suis arrivée au Québec depuis plusieurs années. Dans ma vie, j’ai connu la misère, la persécution et la torture psychologique. En tant que femme réfugiée moi-même, je dis qu’il est encore temps de changer la vie, d’écouter et d’aider les autres à côté de nous à intégrer l’amour, l’harmonie, la sécurité et la liberté dans la société. Je suis fière d’avoir participé par le passé et de participer encore activement à les accueillir pour leur dire et leur démontrer quotidiennement comme il est bon de vivre dans notre pays d’adoption. La création et la longévité de l’organisme ALPA que j’ai fondé sont certainement le meilleur exemple de ma détermination et de mes engagements profonds.
L’avenir des relations interculturelles et de la vie entre toutes les communautés au Québec : Je pense que toute personne doit se sentir aimée, écoutée et acceptée. Je désire aider les gens de ma communauté à devenir autonomes et responsables dans leur nouvelle terre d’accueil. S’intégrer à la société québécoise, ce n’est pas seulement savoir parler le français ou occuper un emploi. C’est participer pleinement et activement à la vie culturelle et démocratique, c’est participer à l’avenir commun de tous et de toutes, main dans la main, sans distinction de couleur, de nationalité ou de religion; ainsi les nouveaux citoyens deviendront des citoyens à part entière. Ensemble nous construisons le Québec de demain. Ensemble, en partenariat avec les organismes, les institutions publiques et privées, les établissements scolaires, les gouvernements. Il est de notre devoir de prendre nos responsabilités pour assurer une meilleure intégration du nouveau citoyen.