Engagée auprès des jeunes de toutes les communautés
Avec tout le tonus de la jeunesse, la benjamine de la quatrième promotion, Monica Rios est déjà bien avancée dans la vie : études supérieures réussies, emplois combinés avec les études, engagement social et communautaire exceptionnel pour une jeune femme de vingt-cinq ans. Diplômée de l’École internationale de Montréal, titulaire d’un diplôme d’études collégiales en sciences de la santé, d’un baccalauréat en histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal et d’une maîtrise en muséologie de l’Université de Montréal, Monica Rios vient de prendre une décision.
En effet, après plusieurs séjours au Pérou, son pays d’origine où elle travaille auprès des jeunes déshérités au cours des vacances d’été, elle a opté pour une nouvelle orientation : Aujourd’hui, pour participer activement à la prévention des problèmes de la santé, je poursuis une formation spécialisée en orthophonie afin de répondre aux conséquences liées aux troubles de la parole. Sensible aux difficultés engendrées par un problème de communication et sachant que le retard de langage affecte beaucoup d’enfants, j’ai pris conscience du rôle que je veux assumer. J’estime qu’en tant qu’orthophoniste je pourrai intervenir concrètement auprès de la population affectée. Possédant une connaissance de plusieurs langues (espagnol, français, anglais), je tiens à orienter mes efforts sur les enfants en âge préscolaire et scolaire provenant de pays étrangers. Ces derniers peuvent présenter des troubles reliés à la communication souvent dus à l’apprentissage d’une ou de plusieurs langues secondes.
Nous lui donnons la parole, car les préjugés dont les jeunes sont l’objet, veulent que peu d’entre eux soient conscients des dynamiques sociales et des injustices qui sont inscrites dans nos systèmes administratifs et politiques. Monica Rios est motivée : Au cours des dernières années, j’ai pris conscience du rôle que je tiens à jouer auprès de notre société. Sur le plan humain, je suis sensible aux problèmes et à la situation difficile des pays du sud et c’est pourquoi je voulais m’engager auprès de communautés qui ne disposent pas de conditions et de moyens aussi favorables que les nôtres. Par mon travail, dans un orphelinat du Ministerio del desorrollo humano (Ministère du développement humain) au Pérou au cours de l’été 2002, je suis venue en aide à de jeunes enfants qui présentaient parfois de graves problèmes d’apprentissage. Ce projet à l’étranger a renforcé mon ouverture sur d’autres communautés et a contribué à ma compréhension de leurs cultures. Au cours du printemps dernier, j’ai décidé de me joindre en tant que tutrice au Collège Frontière, organisation visant à aider les jeunes présentant des problèmes d’apprentissage. Aujourd’hui, je participe à un programme d’aide aux devoirs auprès des étudiants du quartier Saint-Henri de Montréal. En plus d’assurer un soutien académique aux étudiants, différentes activités éducatives et culturelles sont tenues dans le but d’élargir les perspectives professionnelles de ces jeunes.
Pour nous, il s’agit d’un portrait spécial : Monica, nous l’avons vue cheminer depuis la première année du secondaire, un sens du rôle que tous nous pouvons jouer dans la construction de notre société, mais aussi la conscience que les droits sont complémentaires des responsabilités et que l’équilibre social est facteur du donné et du recevoir. Elle se sait riche d’une personnalité généreuse, intelligente et comblée en grande partie grâce aux efforts qu’elle ne cesse de déployer pour réussir, alors elle donne aux plus démunis. Ses réalisations sont concrètes, elle explique : Sentir que je viens en aide de manière concrète aux communautés. En travaillant dans un programme d’aide aux devoirs, je partage mes connaissances avec les étudiants dans des domaines comme les mathématiques, la chimie, la physique. J’essaie d’établir une bonne communication afin de mieux cibler leurs faiblesses tout en les encourageant dans leurs efforts. Je tente de leur donner des outils et des méthodes de travail afin que ces jeunes puissent faire leurs devoirs de manière autonome, c’est ce que je considère comme le plus grand défi.
L’été 2002, Monica Rios a participé au projet de coopération internationale au Pérou, Foyer pour jeunes Senor de Luren. Elle y a animé des activités et a donné des cours d’anglais aux jeunes dans la ville de Ica. Sa vision de l’avenir des liens qui unissent la société d’implantation et ses différentes communautés d’appartenance : Je crois que la première chose est d’admettre qu’il y a des différences culturelles (valeurs, attitudes, coutumes) et de travailler ensemble afin qu’il y ait respect et échange. Ainsi, les membres de diverses communautés ethnoculturelles pourront contribuer à un rapprochement interculturel par une résolution constructive des différences.