Après avoir connu les horreurs du régime des communistes extrémistes et génocidaires dits des » Khmers Rouges » au Cambodge, la jeune fille qui est arrivé au Canada il y a 20 ans est un modèle d’engagement communautaire pour tous.
Diplômée et experte en comptabilité, domaine dans lequel elle s’épanouit professionnellement, depuis onze ans elle travaille chez Kin. Yun. Nguonly et Associés, des comptables agréés et conseillers en administration. Sina Pong met ses nombreux talents au service de la communauté, plus large, d’origine asiatique. Parmi ses engagements bénévoles : elle a été trésorière bénévole de l’Association Khmère du Canada. Elle est organisatrice d’événements pour ramasser des fonds destinés aux enfants malheureux du pays d’origine, elle est la principale ressource pour les nouveaux venus qu’elle aide à initier aux rouages de notre société et à qui elle fait découvrir les trésors touristiques du Québec. Sina Pong rayonne d’un enthousiasme contagieux.
Son parcours est rectiligne car les souffrances vécues au Cambodge sous la terreur des émules de Pol Pot ont, à jamais, façonné chez cette jeune femme une personnalité solide, généreuse, exigeante pour elle, à la limite de la perfection. Elle possède une force de caractère qui est l’emblème de ceux et de celles qui ont connu, comme elle, la perte de frères (3 assassinés avec leurs familles)et de sœurs, de neveux et de nièces. Dans son Cambodge natal, elle a traversé les pires atrocités.
Réfugiée au Québec à l’âge de 14 ans, avec ses parents et les survivants de la famille, elle apprend le Français à l’école et au Collège Rosemont et l’Anglais à l’Université Western à London en Ontario. Une vie très différente s’offre à elle. Sina Pong fonce dans l’espace ouvert pour construire une vie nouvelle dans un contexte où elle apprécie la sécurité d’une société pacifique. Le lieu de convergence et de diffusion, de rencontre et de maintien des traditions cambodgiennes, de l’école de langue Khmère du samedi, c’est la Pagode de Montréal (rue de Nancy angle Jean Talon) où ont lieu les offices religieux et les grandes cérémonies du Nouvel An, des fêtes de l’automne.
Ce qui fascine chez Sina Pong, c’est le naturel avec lequel elle vit ses engagements, comme en une symbiose avec l’exercice de sa profession « Nous faisons la comptabilité de plusieurs des commerces et des entreprises asiatiques de Montréal. Nos services couvrent l’ensemble des besoins administratifs, les déductions à la source, les aspects fiscaux, les impôts, mais plus; car nous faisons de la traduction de la langue khmère vers le Français et l’Anglais et l’inverse, nous expliquons les lois de l’immigration quand cela est nécessaire, nous agissons en organisant de véritables ponts entre nos clients, les institutions et toute la société montréalaise. Nous avons aussi des clients non-asiatiques« .
« Ma mère me dit toujours en faisant du bien tu vis plus heureuse et tu es utile à la société. La personne qui nourrit mon action par ses principes de vie, son exemple, c’est ma mère. Mes parents ont eu beaucoup de courage. Mon père était comptable et ma mère commerçante, aujourd’hui, ils sont à la retraite.« . Le visage de Sina Pong s’illumine en évoquant cette femme de plus de soixante ans que nous avons rencontré : concentration d’énergie et de sagesse, le visage buriné par la vie comprise et dépassée, malgré les souffrances, et cette fierté profonde que sa fille incarne.
Les sévices vécus, la guerre totale et le génocide du Peuple Khmère par les affreux rouges du régime de Pol Pot, Sina Pong y a puisé l’ouverture d’esprit et l’émouvante tolérance, valeurs fondamentales qu’elle veut partager, « Je fait de mon mieux chaque jour » dit-elle.