Information et formation pour Montréal cité internationale
Douze années de vie au Canada et au Québec, Dolores Correa-Appleyard qui fut candidate aux élections municipales, les premières de la nouvelle ville de Montréal en novembre 2001, est architecte de formation, titulaire d’une maîtrise de l’UQÀM en sciences de la gestion qu’elle qualifie de multidisciplinaire. Aujourd’hui, elle est conseillère spéciale chargée des relations internationales au cabinet du maire et du comité exécutif de la Ville de Montréal.
La dynamique de notre temps est celle du dépassement des frontières, le mouvement est irréversible : Nous sommes dans un monde de grandes régions, l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique. La notion de nation est dépassée, les lieux de vie, les choix de vie sont plus des choix de valeurs : la justice sociale, le respect, l’égalité, la tolérance. À Montréal, nous sommes de vrais privilégiés, nous devons préserver cette richesse et transmettre aux plus jeunes cet héritage qui se construit sur deux piliers : la formation et l’information. De cette base partent les critères d’égalité et de démocratie de la société.
Dolores Correa-Appleyard explique avec énergie et enthousiasme ce qui la motive : Ma motivation repose sur deux aspects fondamentaux : mes valeurs et certaines qualités personnelles. En ce qui concerne mes valeurs, je suis certaine que le concept d’amour résume toutes les autres valeurs, je m’explique : amour signifie respect envers les autres et envers soi-même, quand on se respecte il n’y a pas la place pour le mensonge ni la trahison. Quand on se respecte, on a le goût de grandir, de s’améliorer, de se surpasser. Je suis convaincue qu’il faut commencer par soi-même et que le reste viendra tout seul. Le problème c’est que, quoiqu’il soit apparemment facile, le fait de se connaître et de se reconnaître exige de la part de l’individu, une grande dose d’honnêteté et surtout de courage. Je suis une personne qui croit qu’il existe toujours de la place pour le changement et pour l’amélioration, que les choses se changent par conviction et non par imposition et que, pour cela, il faut prendre du temps et avoir beaucoup de tolérance. Principalement, c’est grâce à ces deux ingrédients, que nous sommes capables d’arriver à la complicité nécessaire pour produire les changements.
Une feuille de route se déploie : chargée de projets dans un bureau d’architecture de l’âge de 27 à 34 ans en Argentine; puis agent de développement économique en 1983 et en 1984 avec Consultores Asociados S.A, un bureau d’experts-conseils en commerce international; directrice du marketing de 1984 à 1990 pour Promox S.A., une PME argentine; enfin, consultante en commerce international et associée principale de A et G International Inc. de 1993 à 1999 au Canada. Dolores Correa-Appleyard considère que ses réalisations les plus significatives sont ailleurs : Ma première et principale vocation c’est d’être mère, et c’est grâce à ma famille que je sens que j’ai réalisé quelque chose de significatif. Mes réalisations les plus significatives sont celles qui concernent mes quatre enfants. En arrivant au Canada, je me suis fixée certains objectifs : que mes enfants soient trilingues parfaits, qu’ils étudient et qu’ils travaillent, qu’ils s’intègrent à cette formidable culture sans perdre la connaissance de leurs origines et surtout de leurs ancêtres. Ma façon de penser est la suivante : la cellule essentielle de toute société est la famille, alors si moi comme parent je fais bien mes « devoirs », je contribue à améliorer la société dans son ensemble.
L’avenir de notre société, les liens qui unissent la majorité et les minorités : Je me demande comment répondre à cette question, la majorité est en train de changer, il y a un renversement qui s’opère comme nous le démontre les premiers résultats du recensement de 2001. Qui est majoritaire? Il faut absolument trouver les moyens pour que les diverses communautés s’intègrent. Il faut leur donner les vrais moyens pour qu’elles développent le sentiment d’appartenance à cette culture, à notre culture. Dolores Correa-Appleyard, sereine, pose un regard profond sur la vie. Elle prend le temps de partager ses convictions, elle croit au milieu de vie où les relations prennent leur sens, que ce soit la paroisse, le quartier, l’arrondissement ou encore Montréal cette ville où vivent en harmonie des personnes d’une diversité culturelle qui en fait la richesse.