Droits, liberté et dignité
Rencontrez Monsieur Osvaldo Nunez et vous comprendrez que parmi les humains, souvent, les plus remarquables sont ceux dont l’accès est le plus authentique. Osvaldo Nunez est rayonnant de bonté, brillant dans sa prise de contact avec l’autre, d’une rare élégance spirituelle et, comme son regard le laisse voir, intelligent, franc et vrai dans la pensée, les propos et l’ensemble de sa kinesthésie psychomotrice. Digne personne dont le parcours public, l’engagement social et les choix sont d’une cohérence qui fondamentalement fait que, de tous les horizons politiques et idéologiques, il représente une figure singulière d’honnêteté et de dignité dans le champ du politique au Canada.
À 35 ans, en 1973, le 11 septembre, quand la CIA et Augusto Pinochet associés assassinent le président Salvador Allende, démocratiquement élu au Chili, le monde a basculé pour Osvaldo Nunez alors sous-ministre des finances et responsable de la nationalisation des banques dans un pays qui avait opté pour le socialisme démocratique. Un coup du sort, car il est arrivé en retard au bureau, lui vaut de survivre aux massacres commandés par le dictateur-général sanguinaire de tous les intellectuels et de tous les cadres progressistes du Chili. Il doit sa vie et celle des siens d’abord à l’accueil de prêtres rédemptoristes qui cachent la famille Nunez dans un monastère. Ensuite, ce sera grâce à sa personnalité, aux liens qu’il a tissés durant ses études supérieures en Belgique avec des Canadiens et à la complicité de diplomates que lui et sa famille parviennent à sortir vivants du pays et à venir à Montréal en février 1974.
Personnalité de premier rang, avocat de talent et expert en relations industrielles, Osvaldo Nunez et Zaida Macias, sa femme, ses deux fils Osvaldo junior et Gonzalo, secoués mais motivés reprennent racine. Monsieur Nunez maintient le cap : conseiller syndical et cadre principal à la FTQ de 1974 à 1993, figure de proue de la défense des droits des travailleurs aux côté de Louis Laberge; de 1993 à 1997, premier député fédéral d’origine latino-américaine à la Chambre des Communes au service des citoyens du Comté fédéral de Bourassa; arbitre à la Commission d’assurance-emploi, observateur des élections dans plusieurs pays (Russie, Chili, El Salvador), négociateur de nombreuses ententes pour redonner aux expatriés chiliens leurs droits civiques et leurs droits à la sécurité sociale et aux avantages sociaux acquis dans leur pays d’origine.
Aîné de famille, doué pour les responsabilités très jeune puis plus tard avec la lutte pour plus de justice sociale et politique et l’accession au pouvoir des socialistes de Salvador Allende, il contribue aux changements qui auront été bénéfiques dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agroalimentaire et du logement social. Depuis, 30 ans au Québec, en 2003, il conserve cette fidélité à ses convictions, rare posture dans un contexte de spéculation idéologique et de profit immédiat. Au Québec, j’ai défendu, avec succès dans plusieurs cas, de nombreux travailleurs immigrés congédiés par les entreprises, ou victimes de racisme et discrimination. Aussi, j’ai apporté ma contribution à la sensibilisation des Québécois concernant la situation des immigrants et des réfugiés et à l’intégration plus harmonieuse de ces derniers à la société d’accueil.
En 1993, j’ai eu le privilège de devenir le premier député d’origine latino-américaine au Canada, conscientisant ainsi plusieurs citoyens issus de l’immigration à la nécessité de s’impliquer dans la vie politique de ce pays. Pendant mon mandat de parlementaire, j’ai fait plusieurs voyages sur le continent et j’ai exhorté le gouvernement canadien à intensifier ses relations, non seulement diplomatiques et commerciales, mais également culturelles, politiques et scientifiques avec l’Amérique latine. Aussi, j’ai présenté et appuyé plusieurs projets de loi concernant l’immigration, les relations de travail, les droits humains et la coopération internationale.
Depuis 1998, il est juge administratif au Conseil des services essentiels du Québec. Il a fondé de nombreuses associations dont l’Association des Chiliens de Montréal en 1975, il est au conseil d’administration des professionnels Chiliens du Québec, il poursuit tout de même un combat perpétuel pour la participation effective des communautés ethnoculturelles au devenir de la société dont elles sont aussi le moteur du devenir. Son œuvre est marquée par son passage en politique active : Au cours de mes quatre années (1993 – 1997) comme député fédéral de Bourassa, à Montréal-Nord, un comté qui connaît beaucoup de pauvreté, j’ai travaillé sans relâche pour apporter des solutions concrètes aux problèmes de la population, notamment ceux des chômeur, des assistés sociaux, des immigrés, des personnes du troisième âge et des familles monoparentales.
Sur Internet, de nombreux sites, qui portent notamment sur le Chili ou sur les droits de la personnes, de nombreux magazines et publications de calibre international, consacrent des pages à DON OSVALDO.
Ce sexagénaire fringant comme aux tout premiers jours de lune, esprit vif, répartie sereine, grand-père de Olivia (bientôt 10 ans) et de Raphael (6 ans), déploie avec tendresse une réflexion prospective sur les relations entre sa ou ses communautés d’appartenance et la communauté plus traditionnelle du Québec : J’appartiens à la communauté chilienne et latino-américaine, l’une des communautés les plus récentes au Québec et au Canada. À mon arrivée, en février 1974, il n’y avait qu’un petit nombre de personnes venant de cette région. Cependant, depuis lors, j’ai constaté beaucoup de progrès. Avec 100 000 hispanophones actuellement au Québec et plus de 400 000 au Canada, l’espagnol est devenu une langue importante dans ce pays, la troisième langue la plus parlée à Montréal. Notre communauté est en croissance permanente en raison de son immigration continue et de son taux de natalité plus élevé que la moyenne québécoise et canadienne. De nombreux professionnels, professeurs d’université et artistes, entre autres, ont apporté une contribution considérable à la société d’accueil.
Il faut, néanmoins, reconnaître que cette communauté n’est pas encore bien structurée. Elle est encore absente, sauf de rares exceptions, dans les échelons supérieurs de l’économie, de la finance, de la fonction publique fédérale, provinciale et municipale et surtout dans la structure politique de ce pays. Les gouvernements et les décideurs politiques et économiques auraient avantage à établir des programmes et à faciliter l’accès des membres de notre communauté à tous les niveaux et dans tous les domaines de notre société.