Juanita Westmoreland Traoré

Juanita Westmoreland Traoré

Née à Verdun, Juanita Westmoreland-Traoré, a souvent fait les premières. Elle réussit de brillantes études qui la conduisent à la faculté de Droit de l’Université de Montréal où elle remporte de nombreuses palmes dans les concours du Barreau avant de débuter sa pratique professionnelle dans un cabinet privé. Parmi les toutes premières femmes dans la profession au Québec, elle doit souvent, malgré une compétence supérieure, se battre encore plus lors de la défense de cas, ses plaidoyers sont bien documentés. Elle se fait remarquer surtout par l’approche qu’elle développe en faveur des droits de la personne et dans l’affirmation des droits des femmes.

En parallèle, Juanita Westmoreland-Traoré poursuit des recherches et enseigne à l’Université, elle milite activement, fin des années 60 et durant les années 70, pour le respect des droits de tous les citoyens, quelque soit leur origine. Ses efforts sont récompensés, grâce aux relais que constituent les divers groupes de pression et les organismes communautaires, notamment les percées de la Ligue des droits, quand en 1975 le gouvernement du Québec adopte la Charte des droits et liberté de la personne et crée en 1976 la Commission des droits de la personne. Après les réalisations de plusieurs structures de rapprochement entre les principales composantes de la société, Juanita Westmoreland–Traoré est nommée à la tête d’un nouvel organisme : Le Conseil des Communautés culturelles et de l’Immigration du Québec. Avec rang de sous-ministre elle est une des femmes les mieux placées dans la hiérarchie de la fonction publique.

Début des années 90, le gouvernement du Québec l’ayant « oublié », c’est Bob Rae et le gouvernement ontarien qui la nomment à la présidence de la Commission d’équité en emploi de la fonction publique de la plus importante province canadienne. Dix ans après, elle est de retour au Québec, cette fois enfin, à une fonction à laquelle son parcours professionnel et l’opinion publique avertie la destinaient depuis 15 ans : elle est juge.

En lisant le résumé de la dépêche publiée dans les médias à cette occasion, vous comprendrez mieux le cheminement de cette femme exceptionnelle .« Victoire pour la tolérance et recul pour le racisme: pour la première fois de son histoire le Québec a maintenant une juge noire. La juriste Juanita Westmoreland-Traoré a accédé à la magistrature, à la Chambre criminelle et à la Chambre de la famille de la Cour du Québec. Madame Westmoreland-Traoré est une spécialiste des droits de la personne. Elle était la doyenne de la faculté de droit de l’Université Windsor, en Ontario. Elle entrera dans ses nouvelles fonctions à la Cour du Québec le 21 avril 1999 ». Je vous souhaite de la rencontrer. Vous comprendrez rapidement combien cette citoyenne remarquable possède les vertus des plus « grands » : la rigueur, la patience et une détermination à toute épreuve.