Plus d’un quart de siècle d’activités professionnelles, dont 24 années au Québec, l’essentiel comme secrétaire juridique dans des cabinets privés, mais aussi un long séjour au service du Centre communautaire juridique de Montréal, division jeunesse. Leïla Ikhlef se consacre aux jeunes, par vocation, par idéal et avec une volonté de contribuer à leur développement, pour les aider à exister dans la société. Portée par une jeunesse fondamentale, femme d’action et véritable trapéziste pour qui le risque en vaut souvent la chandelle quand il s’agit de s’engager pour changer les mentalités ou lorsqu’il est question de soutenir des jeunes en quête d’identité ou d’affirmer ses convictions sociales pour une société de droit, de justice et d’équité, Leila Ikhlef répond présente.
Si elle a toujours travaillé dans un bureau pour assurer la survie des siens, la part de contribution à la dignité que procure l’exercice d’une profession, Leïla Ikhlef se place, un peu comme une travailleuse sociale à l’échelle d’un pays, aux avant-postes des initiatives d ‘échanges, des activités d’accueil, des interventions de sensibilisation et de soutien à l’intégration active. Sportive dans la vie et dans l’âme, Madame Ikhlef consacre énergie, temps et force de conviction, rencontre les nouveaux arrivants, construit littéralement des ponts entre le noyau dur de notre société et tous les citoyens issus des communautés ethnoculturelles.
Leïla Ikhlef est sans équivoque là-dessus : La motivation de mes engagements, c’est ma communauté et la société dans laquelle je vis depuis maintenant 26 ans, qui me motivent dans mes actions et mes engagements sociaux et communautaires. Pour moi, l’une ne va pas sans l’autre. À plusieurs reprises elle a, avec Les Promotions Pleine Lune Enr. organisé des spectacles, des concerts d’artistes de renommée mondiale ( deux fois Idir, Brahim Izri et Fellag, tous produits dans des salles de la prestigieuse Place des arts) qui sont les porte-étendards d’une culture fondatrice et universelle, la culture des inventeurs et des philosophes, des génies des mathématiques et des ingénieurs, des astronomes, la culture tamazight/berbère.
Au-delà du présent, dans la mire d’un passé proche et enceint d’angoisse, Leïla Ihklef conserve le regard au-dessus de la mêlée. Ce passé proche dont certains événements sont pour elle un boomerang sur sa vie familiale. En effet, elle a vécu de près, la terreur au sein de sa famille d’origine, son sang, sa soeur Fadila a été assassinée par des fous intégristes. Désormais, elle est comme un sacrifice pour nos libertés, nos espérances. La terreur meurtrière, Leïla Ikhlef sait de quoi elle se forme, elle en a une expérience, comme le peuple algérien l’a. Victime innocente sur l’autel des intérêts égoïstes de mouvances armées de haine qui agissent sous la bannière pernicieuse d’une religion monothéiste dont le nom pourtant est PAIX.
Alors, elle s’exprime sur ce que reste au fond de son coeur, sa réalisation majeure : Un exemple se distingue parmi d’autres et qui m’a donné une satisfaction sans borne une fois réalisé, c’est celui où, par ma ténacité et ma persévérance, j’ai réussi à sauver quatre jeunes filles d’une même famille des mains de terroristes-islamistes.
Elle précise : J’ai rencontré leur frère qui vit au Canada et qui a sollicité mon aide afin que ses soeurs puissent obtenir le plus rapidement possible leurs documents d’immigration. Effectivement, ses soeurs vivaient prostrées dans la terreur, ayant été kidnappées par les terroristes-islamistes. Elles ont réussi, par je ne sais quel miracle, à leur échapper et prendre contact avec leur frère. Aujourd’hui, elles vivent toutes ici au Canada.
L’avenir des relations entre la majorité et ses communautés d’appartenance est pour Leïla Ikhlef, assez simple : Si je fais abstraction de la conjoncture actuelle, je dirais que je suis confiante que le temps fera bien les choses. Mais cela ne suffira pas. Il faut que chacun de nous y mette du sien, afin que toutes les communautés puissent vivre harmonieusement dans cette magnifique terre d’accueil.