Douze ans de vie au Québec, de scènes en scènes, de salles en salles, Sergeï Trofanov fait éclater le talent, fait danser le public.  La musique c’est son génie, son art, un violon unique, un son magique.  L’homme est né en Moldavie il y a un peu plus de quatre décennies.  Son histoire est un roman, un vrai.  Au village, près d’un quartier tzigane, il est adopté par les artistes, sa famille lui permet de vivre la musique avec les Tziganes, il joue déjà à cinq ans.  Inscrit au conservatoire, il étudie la musique classique et poursuit son apprentissage populaire.  Sergeï Trofanov est sur scène à dix ans, il interprète, il improvise, joue souvent, lors de mariages, de fêtes privées, il en connaît tous les secrets, étant lui-même un virtuose.  Il est reconnu, acclamé, car il apprend vite, joue juste, possède un rythme impressionnant.

Au conservatoire de musique de la capitale moldave à Kichinev, Sergeï Trofanov est le meilleur, il est tout de suite recruté à vingt-deux ans dans une section de l’orchestre de l’Armée rouge, alors qu’il fait son service militaire obligatoire.  Partout, les événements importants auxquels l’orchestre célèbre est invité à se produire, Sergeï Trofanov est en vedette.  Sa carrière internationale est lancée : « J’ai joué lors des manifestations historiques du pays, l’ex-URSS, invité à me produire avec de nombreux orchestres lors de spectacles à la télévision et à la radio.  Je joue souvent pour des disques, des vidéos, je voyage dans le monde et participe à des tournées en Chine, au Zimbabwé, en Angleterre, en Italie, à Cuba, en Pologne, en Hongrie, en Turquie, à Madagascar, aux Iles Maurice, en Zambie, etc ».

Pour Sergeï Trofanov, la musique est un facteur de rapprochement culturel, il joue pour le grand public.  Il est engagé, contribue aux œuvres sociales de différentes communautés, aide des artistes de toutes origines à se produire.  Mais, qu’il joue du classique, de la musique tzigane, des rythmes populaires, dont les airs célèbres de Félix Leclerc, en associant la derbouka berbère, l’accordéon, il travaille toujours un répertoire éclaté qui couvre les créations traditionnelles, les œuvres orientales, les musiques modernes.  Il est associé à des musiciens de talent.  En 1991, il fonde le Groupe Djelem à Montréal, lequel connaît un succès national et international, ce groupe grimpe en popularité au Canada, aux Etats-Unis, au Japon et sur les scènes européennes.  Trois disques, deux vidéo-clips.

Depuis quatre ans, il poursuit comme violoniste une carrière qui lui apporte beaucoup de satisfaction, un premier disque solo, en 1999, Gypsy Passion, puis en 2000, Gypsy Passion II «Romance».  Il s’associe et crée Sergeï Trofanov et son ensemble, produit lui-même son disque en 2003, il s’agit de Tout à la manière tzigane.  Dans ce CD, il chante en français et nous fait découvrir une voix magnifique.  Il poursuit et innove, joue pour les productions des Grands ballets canadiens.  Ses musiciens actuels sont : le guitariste Predrag Manov, dit Peja, candidat au prix Oscar Peterson, Sergiu Popa, l’accordéoniste, le bassiste Georgi Stankov, le percussionniste Fethy Moughlam, qui est un expert de la derbouka.  Le maître Sergeï Trofanov est au violon.  Génie des notes, il les fait virevolter et il distille des sons uniques dont il a le secret.  Le violon respire, gémit, mélodie tout ce que l’élan créateur de l’artiste lui dicte.