Choon Hee Kim, Agathe Tchoi est connue dans la communauté coréenne, c’est une personne qui déploie ses talents dans la vie communautaire et l’organisation d’événements. Elle enseigne le Français aux immigrants et se situe dans un engagement social et religieux.
Des études de doctorat de troisième cycle, titulaire d’un diplôme de littérature française contemporaine, diplômée en phonétique, autant d’études approfondies à La Sorbonne de Paris en France. Dévouée à la pratique de la langue française depuis plus de trente ans dont les vingt-six dernières au Québec, professeur, interprète, présentatrice à la Radio Internationale de Séoul (Corée) et ici au canal communautaire coréen de Montréal, Choon Hee Kim travaille aussi comme « pigiste » à titre de traductrice et d’interprète pour la plupart des services publics provinciaux (Palais de Justice, les Cours municipales) et fédéraux (Immigration, police). Professeur de littérature française dans une université coréenne de confession protestante elle avait la vie dure comme catholique et femme mariée dans un campus dont la direction était plus favorable aux femmes célibataires; des irritants et des conflits qui ont pesé dans la balance lors de son départ de la Corée.
Journaliste, à partir de Montréal, pour le Korea Times, critique littéraire et auteur de nombreux essais, Mme Tchoi a aussi traduit (du Français au Coréen) de nombreux ouvrages, des monographies et des autobiographies. Mais, c’est surtout sur le plan de la vie sociale et communautaire, notamment via son engagement religieux, elle est religieuse séculière, Tertiaire Franciscaine et conseillère pastorale du Diocèse du Grand-Montréal, Choon Hee Kim est engagée.
Mme Tchoi a deux enfants avec son époux, un ingénieur civil (consultant en génie industriel pour SNC-Lavalin) originaire de la Mandchourie ( ville de Harbin) où il était lieutenant-colonel, fils d’une famille riche. Les pays où ont vécu ses parents lui ont permis de parler le Russe, le Chinois, le Japonais. Il est revenu en Corée a seize ans. En arrivant à Montréal, c’est son mari qui a eu le coup de foudre car il retrouvait ici le climat et la beauté nostalgique de sa Mandchourie natale.
Choon Hee est très fière de ses deux enfants, « Leurs choix de carrières se sont faits plutôt en fonction des valeurs de compassion, d’engagement, de solidarité et de générosité qu’en recherche de profit, d’argent et de gloire commerciale ». La fille, l’aînée (27 ans), est éducatrice spécialisée auprès d’enfants autistes à Boston aux Etats-Unis où elle est mariée. Le garçon (24 ans), est spécialiste en activités sportives et de plein air avec une dimension touchant l’environnement et l’écologie. Il est animateur d’un centre de conditionnement physique à London en Ontario. Il intervient aussi auprès des jeunes en difficulté, à titre de bénévole.
Son action est motivée par l’exemple de son mari. « Je n’ai pas cherché à faire carrière en venant ici car avec l’éducation des enfants sans aide de la grande famille restée en Corée, je suis devenue travailleuse autonome, ma vie a changé et j’ai surtout mis l’accent sur l’engagement social et communautaire. Pour moi, je ne cherche pas la réussite professionnelle. Ma foi est prioritaire et représente un axe autour duquel je structure ma vie, ma mission est de jeter des ponts entre notre communauté et toutes les composantes de notre société. Une des réalisations dont je suis fière, c’est la création de l’église coréenne catholique de Montréal en 1978, mais aussi lors de la consécration cardinalice de Mgr Jean-Claude Turcotte au Vatican, j’ai été choisie, par le fruit d’un tirage au sort, pour l’accompagner. Nous avons une communauté catholique de 700 membres (L’Église Ste Elizabeth de Portugal dans le quartier St Henri) dont en moyenne 300 participent régulièrement aux offices hebdomadaires. Nous organisons des événements, comme des concerts dont les profits vont être envoyés à une mission dirigée par un prêtre franciscain, coréen américain, pour les réfugiés venus de Corée du Nord et qui souffrent de la famine ».
Dans un monde qui devient de plus en plus « petit » à cause de la proximité et de l’instantanéité que créent les moyens de communication, Mme Tchoi appelle les Québécois à ouvrir encore plus largement leurs horizons « Retrouvez vos racines car sans elles il n’y a pas de vie possible, mais faites la vie dure aux préjugés. Nous devons être fidèles à nos sources comme le montre le documentaire sur le Canada, une histoire populaire ».