Mercredi 31 octobre 2007.
Kheira Belakhal, énergie, grâce, une personnalité si rayonnante, accompagnée de trois hommes et deux femmes, un ensemble artistique de musiciens chanteurs, danseurs. Une soirée qui voyage dans les montagnes, les espaces où dattes et figues poussent. Le Groupe El Naïlia, oud/luth, guitare, percussions, derbouka, plutôt tazora au son sourd et clair qui varie selon le jeu des virtuoses. Les instruments changent de mains, les danses devant le public s’enchaînent, jaillies de l’héritage El Houl, depuis 1965, que la grand-mère de Kheira créa à TINDOUF. Lieu de rêve, mystique et rude que les nomades de tous les horizons africains connaissent, vie des expressions culturelles fortes. Les chants nous portent, nous transportent, nous fusionnent en une mélodie autant cordiale que viscérale murmure des âmes éternelles, rythmes des origines, tango poétique et cri surgit de l’Afrique source et mère. Ces femmes sont libres, elles dansent mains et gestuelle céleste, comme des reines, souveraines, belles et d’une grâce rarement atteinte, souffle du désert, mantra authentique qui nous recrée et se module dans ces voix de femmes et d’hommes unies pour la gloire. Une chose superbe, les vêtements magiques, beaux purs des gens du désert, amples, couleurs bleu des variantes indigo et céleste en contraste avec l’ocre des sables qui sont présents en toile de fond invisible.
Un spectacle initiatique et unique sur nos ondes culturelles, sur nos scènes nord-américaines que le Festival du monde arabe (FMA) nous a présenté au théâtre Corona. Cette heureuse ouverture et ce rayon d’or sur le festival pour notre bonheur s’inscrit dans un partenariat merveilleux. Les artistes et groupes algériens, Cheikh Sidi Bémol, Gaada diwane de Bechar, la troupe Les chants de Bali dirigés par Nabil, le fils du regretté Othman Bali, l’artiste Kheira Belakhal et son ensemble El Nailia, le Divan de Khalida Azzouza, Dino et ses invités ou le chanteur Sefsaf, ont fait le voyage et ont fait entendre les sons et musiques d’une “Algérie de plus en plus ouverte sur le monde et assoiffée d’expériences artistiques nouvelles”.Soulignant l’importance de la participation algérienne au FMA, son président, Joseph Nakhlé, a remercié les partenaires algériens (le Consulat général d’Algérie à Montréal, Air Algérie et Canal Algérie), pour cet important rendez-vous culturel et pour “leur implication et le soutien indéfectible qu’ils apportent au festival“.