Le 9 novembre 2010, notre collaborateur Yves Alavo lançait un 2e recueil de poésie à la maison de la culture Ahuntsic, Vertiges sublimes et couleurs des saisons intimes paru aux Éditions Grenier.. À cette occasion, un certificat de reconnaissance lui a été présenté par le ministre fédéral de l’immigration, de la citoyenneté et du multiculturalisme M. Jason Kenney, » pour son accomplissement remarquable à promouvoir la culture au Canada« .
Vertiges que l’on ressent à la lecture de cette prose poétique. Entrer dans l’univers littéraire d’Yves Alavo nous fait perdre pied et nous déstabilise dans nos certitudes de vocabulaire, . En effet, comment le thé peut-il porter des « sonorités harmonieuses »(p.26) et comment la tendresse peut-elle être une couleur « blanche la tendresse qui monte de l’âme « (p.34)? C’est grâce à un riche éventail d’images inédites que le poète nous désarçonne et nous entraîne dans son monde tourbillonnant. Vertiges.
Sublimes. C’est à un état permanent d’extase que nous sommes conviés en parcourant ces poèmes. L’homme est sans cesse conquis au superlatif par la femme. Celle qui porte des « escarpins divins » (p.24), celles qui sont « deux fois plus que belles » (p.42) ou encore celle qui fait dessiner et danser le poète (p.88). L’homme poète recherche et cultive des femmes à admirer. Il nous entraîne au-delà du réel féminin, au-delà du réel humain tout court, là où ce sont les sensations fortes qui guident : « lumière de ton baiser, lumière de ta main chaude« (p.40). Sublimes.
Couleurs . C’est une oeuvre de jeunesse très colorée peinte par le poète lui-même qui sert de couverture au livre. Le jeune homme de vingt ans trouvait alors dans l’expression picturale, le moyen de communiquer au monde ses émotions. Aujourd’hui, à l’âge de la maturité, l’auteur se sert de la palette des couleurs pour exprimer des idées politiques « La vague bleue » (p.18), rendre hommage à des artistes « Oranges, les chaussons des danseuses« (p.69) et même crier une sensualité qui explose « jaunes saveurs des langues enlacées » (p.34). Comme le titre l’évoque, chaque saison a sa couleur, « hiver blanc« (p.58) , « printemps vert » (p.59), « été jaune« (p.60) « automne rouge » (p.61). Yves Alavo aime les couleurs et sa poésie nous emmène dans un univers vif et vibrant. Couleurs.
Saisons. L’auteur est originaire du continent africain où se succèdent deux saisons pas vraiment différenciées avec soleil et chaleur en permanence. On oserait soumettre l’hypothèse que le poète a été envoûté par le contraste violent de nos saisons nordiques, tellement courtes qu’il faut les embrasser immédiatement, tellement rudes qu’il faut développer une carapace d’évasion, tellement soudaines qu’elles font sursauter le poète et l’émeuvent « sur le chemin du parc, le vert est frappant » (p.47). Même si l’immigration est une exil, « exil du coeur jamais parti et pourtant orphelin« (p.22), il est bon de croire que notre diversité canadienne et québécoise toute en saisons et en humains a retenu chez nous Yves Alavo pour le meilleur et pour la poésie. Saisons.
Intimes. Il est des états d’âme que seule la poésie permet d’exprimer. Colère devant l’injustice sous forme d’écriture revendicatrice. Désir passionnel sous forme fleurie et arrondie. Enthousiasme jovial sous forme de délire littéraire. L’intimité , c’est le poète qui livre ses secrets, qui déplie la toile rangée des convenances et qui entrouvre ses bras et son coeur. Intimes.
Laissez-vous prendre au jeu de la poésie que vous propose Yves Alavo dans Vertiges sublimes et couleurs des saisons intimes. Un petit livre qui ouvre vers un horizon infini.
Paule Mauffette
Notez bien: on peut se procurer le livre directement auprès de l’auteur – yves.alavo@gmail.com.
Ou à la Librairie Olivieri 514-739-3639